Coaching Professionnel Bordeaux

De la vacuité de l'opposition entre réflexion et action : éloge des petits pas

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Amy Cuddy : "Fake it until you become it !"

Bonjour à tous,

Peut être faites vous déjà partie des dizaines de millions de personnes qui ont vu cette présentation d'Amy Cuddy et comme moi avez été épatés par son discours, son histoire ainsi et surtout des trouvailles qu'elle a pu constater par ses expériences sur l'influence du corps sur l'esprit.

C'est une avancée très appréciable pour toutes les professions s'appuyant sur un postulat de base qui est le fondement du coaching : notre volonté est inférieure à nos croyances. Le précurseur étant bien sûr Emile Coué et sa célèbre méthode d'autosuggestion caricaturée de manière hilarante par Dany Boon.

En effet ce qui était jusque là un postulat commence à prendre la forme d'une théorie crédible si l'on croit que la posture de gagnant fait réduire le taux de Cortisol au bénéfice de celui de la Testostérone et inversement. De là à franchir le pas de la démonstration de l'effet réel provoqué par un placebo, n'exagérons rien. Quoi que ?!

Vous voyez la photo d'Usain Bolt en arrière plan qui lève les bras au ciel lorsqu'il gagne ? Si vous regardez bien une course (sûrement pas celle-ci) qui se termine sur la photo finish, les concurrents épuisés, essoufflés vont se tenir les genoux jusqu'à la sentence. Et là, comme par miracle, le vainqueur retrouve des forces pour faire un tour d'honneur alors que le second s'effondre aux limites de la crampe. Il doit bien y avoir une chimie au delà de la psychologie pour faire un tel écart entre le vainqueur et le second au millième de seconde.

Dernier exemple encore plus impressionnant. Plusieurs études ont démontrés l'effet curatif de la méditation sur la biologie du stress, la surproduction du cortisol (tiens ? on y revient), les réactions inflammatoires, le vieillissement cellulaire et la douleur . Le plus déroutant étant ses effets sur l'intimité de nos gènes par l'accroissement de la production de la Télomérase (Jacobs T. L. et al., « Intensive meditation training, immune cell telomerase activity, and psychological mediators (pdf) », Psychoneuroendocrinology, 2010.)

Mais revenons à cet état de pleine maîtrise de ce que l'on fait que décrit Amy Cuddy à force de faire semblant. Ne connaîtrions nous pas des activités qui nous procurent ce genre de sensation ?

Les travaux manuels bien sûr. Le jardinage, la mécanique (comme dans "l'éloge du carburateur" de M.B. Crawford), le bricolage sont autant d'activités qui procurent une sensation de bien être quand on obtient un résultat. On y va, d'abord lentement, puis on s'arrête, on réfléchit, on reprend, on adapte son geste et on trouve des solutions qui nous font accomplir des choses visibles et directement issues de notre travail.

On ne parle pas ici du labeur de galérien ou du montage de pare soleil dans une usine d'automobile. On parle du travail au sens du travail du geste afin d'en améliorer l'efficacité, l'économie, la vitesse et le confort. Par itération, on essaie, on examine, on corrige, on change de solution, on complète et ainsi de suite jusqu'à atteindre une insoupçonnable maîtrise.

Quelque part, on fait semblant jusqu'à devenir le travailleur ("fake it until you become it").

La supériorité des travaux manuels en la matière est toute simple. Le résultat est visible et corrigeable immédiatement et les options possibles se dégagent tout de suite ce qui rend la démarche des petits pas naturelle.

Or, souvent, en coaching, on s'aperçoit que non seulement les gens se dressent des barrières pour procrastiner mais en plus, ils vont travailler leurs plans à l'infini pour démontrer que ces barrières sont infranchissables et rester à l'arrêt dans leurs projets.

La technique de coaching est alors évidente. On demande de stopper la réflexion à moyen et long terme pour commencer à engager la plus petite première étape: la technique des petits pas

Le coaché se met en mouvement et commence alors le travail. Rien ne se passe comme anticipé ce qui est normal vu que l'on ne peut pas tout prévoir. Des voies se ferment et surtout d'autres s'ouvrent faisant avancer le projet et alimentant la réflexion. Le plan d'action devient alors un outil de travail flexible et surtout vivant au lieu d'être l'itinéraire vers un échec assuré. On entre dans un cercle vertueux où la réflexion alimente l'action et réciproquement.

La confiance venant (ou la testostérone se substituant au cortisol peut être), le coaché se prend en main et avance vers ce qu'il peut obtenir de mieux au lieu de fantasmer sur un résultat inaccessible et se promène de succès en apprentissages avec la satisfaction de l'avoir mené seul avec le meilleur de lui même comme le taillage d'une haie ou le réglage d'un carburateur.

Amy Cuddy est remarquable par plein d'aspects. Son parcours personnel, ses travaux professionnels mais aussi par son ouverture intellectuelle qui laisse libre le champ des possibles et par conséquent des gens comme nous de s'appuyer sur sa présentation pour faire l'éloge des petits pas par exemple.

Merci à elle !!